Homélie du Dim 23 Nov 25 Fête du Christ Roi

Chers frères et sœurs, qu’est-ce que cela signifie célébrer la fête du Christ Roi ? Tout d’abord cela signifie célébrer un événement à venir. À chaque eucharistie après avoir consacré le pain et le vin qui sont devenus Corps et Sang du Christ le prêtre invite l’assemblée à proclamer sa foi dans la présence réelle de Jésus sur l’autel. Et l’assemblée après l’avoir fait par les paroles « nous annonçons ta mort Seigneur Jésus, nous proclamons ta résurrection », s’adresse à Jésus présent sur l’autel avec les mots : **nous attendons ta venue dans la gloire !** » A chaque eucharistie nous affirmons donc que nous désirons que se manifeste le triomphe de notre Roi. En effet, pour un croyant, la royauté de Jésus est l’unique remède aux maux de notre monde et de chaque homme. Si le Christ règne sur notre cœur, il n’y a plus de place pour la haine, le mensonge, la peur, les désirs mauvais. S’il règne sur nos relations humaines il n’y a plus de place pour l’injustice, la guerre et les rivalités. Mais là où il ne règne pas le mal peut continuer à croître et Satan, pourtant déjà vaincu, peut nous entraîner encore plus loin dans sa chute. C’est pourquoi la fête du Christ Roi en anticipant le dénouement final doit faire grandir en nous le désir de voir le triomphe de notre Roi, la venue du Royaume de Dieu. Célébrer la fête du Christ Roi c’est aussi faire mémoire d’un événement du passé car Jésus a manifesté sa royauté pendant sa Passion et particulièrement sur la Croix. Face à Pilate et sachant qu’il était déjà condamné à mort Jésus reconnaît qu’il est roi mais d’un royaume qui n’est pas de ce monde. Et l’évangile le souligne, il reçoit alors les symboles de la royauté, il est revêtu par les gardes qui le frappent du manteau rouge qui indique son titre royal, du sceptre avec lequel il est aussi frappé symbole de son pouvoir royal et la couronne d’épines indiquant l’honneur qui lui est du. Ce sont réellement les symboles de la royauté d’amour tout puissant de notre Roi. Si vous êtes attentifs aux icônes et aux œuvres artistiques représentant Jésus vous avez remarqué qu’il est souvent accompagné de ces symboles. Même quand on représente Jésus Enfant il y a souvent près de lui (parfois portés par des anges) les instruments de la Passion car ils définissent son pouvoir et sa royauté qui est celui des humbles et des petits : le pouvoir de l’amour divin. Il est donc important de faire mémoire de cet événement passé pour ne pas projeter notre volonté de puissance sur le Christ car nous en ferions alors une idole. Enfin nous célébrons aussi un événement présent puisque c’est aujourd’hui que le Christ ressuscité veut régner sur notre cœur. Et la clé qui ouvre la porte de notre cœur au règne du Christ c’est la reconnaissance de nos fautes et l’accueil de la miséricorde à l’exemple d’un des criminels crucifiés avec Jésus. Pour comprendre le sens de l’évangile d’aujourd’hui, il faut s’imaginer chacun des deux condamnés à mort traversant avec Jésus Jérusalem chargés de leurs croix et attachés les uns aux autres. Il faut les imaginer s’arrêtant à cause de l’épuisement du Christ qui avait subi une flagellation inouïe. Il faut voir les soldats réquisitionner Simon de Cyrène pour l’aider jusqu’au calvaire. Il faut imaginer leur réaction aux paroles de pardon que Jésus a adressé à son Père au moment où on le clouait sur le bois ainsi que, pendant des heures, sa récitation des psaumes, particulièrement du psaume 22 nous disent les évangélistes. Mais comment se fait-il que chacun des condamnés ait eu une réaction différente ? Tous deux étaient des criminels, probablement nous disent les historiens, des terroristes qui avaient tué des innocents. Mais le premier n’avait qu’une seule obsession : sauver sa vie, prolonger de quelques années son temps sur terre. L’autre avait accepté que sa condamnation à mort soit une sanction juste, vu le mal qu’il avait fait. Comme le fils prodigue de la parabole il avait fait un retour sur lui-même et reconnu sa faute. Aussi il avait le regard tourné vers la vie après la mort et la journée passée avec le Christ lui avait fait découvrir sa bonté, sa force, sa patience, sa douceur, son autorité, sa confiance envers le Père. Il avait vu la haine des chefs du peuple et la réponse d’amour de Jésus. Alors il a pu accueillir le don de la foi et croire au Christ Roi Jésus qui viendrait à la fin des temps juger le monde alors il s’est tourné vers Lui et lui a demandé : **Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume.** » La réponse de Jésus a dû être étonnante pour cet homme, car il ne lui a pas dit qu’au jour du jugement dernier il se souviendrait de lui mais que le jour même il le prendrait dans son royaume. En acceptant la royauté du Christ, le bon larron est passé de l’état de criminel à celui de témoin de la miséricorde de Dieu et du Salut. En cette année jubilaire où nous voulons être des pèlerins de l’espérance, nous sommes invités à imiter le bon larron et à demander à l’Esprit Saint de travailler nos cœurs, comme il a travaillé le sien afin que le Christ y règne. Aussi le petit pas qui nous est proposé pour marcher vers la sainteté jusqu’au premier dimanche de l’Avent sera de relire cet évangile afin de pouvoir dire en vérité cette double invocation : **Seigneur Jésus souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume, Cœur de Jésus j’ai confiance en toi !** Amen

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